En tout début d’année, je tombais par hasard sur une publication Instagram by Axel G, producteur de Techno de haute qualité. L’artiste belge partageait alors avec le public l’une de ses dernières démos… Et autant vous le dire de suite, j’ai été totalement bluffé par les sonorités qu’il distille ! Il travaille sa musique sur rack(s) modulaire(s), et c’est clairement un expert en la matière ! C’est donc avec honneur que je vous présente l’artiste francophone, au travers d’une nouvelle interview.
Place à l’interview !
Alors salut Axel, merci pour le temps que tu consacres à cet entretien, ça fait plaisir ! Pour commencer, comment vas-tu ?
Salut Philippe, super je vais très bien, je suis très heureux de pouvoir partager quelques mots pour Le Discographe avec tes lecteurs et toi même, un très grand plaisir pour moi.
Peux-tu te présenter pour toutes les auditrices et tous les auditeurs francophones qui ne te connaissent pas encore ? Ça fait combien de temps que tu produis ton son ?
J’ai commencé en tant que DJ en 1997, à l’époque c’était moins commun qu’aujourd’hui. J’ai eu la chance d’animer une émission sur une petite radio locale, basée essentiellement sur la Techno Acid et la Trance, qui m’a permis de rencontrer des gens influents dans le milieu. Je mixais dans divers clubs de ma région dans un style très orienté Trance Progressive, mon amour pour la Techno ayant refait surface vers 1999/2000…
Également, je me produisais alors dans un club exclusivement fréquenté par des puristes : la Chapelle Liège, en compagnie d’autres artistes très connus. C’est vers 2006 que je me suis intéressé à la composition. Mes premiers pas dans le beat, je les ai effectués sur une Yamaha RS7000, ce qui m’a amené à participer à de petites collaborations avec des amis musiciens.
Le courant des années 2000 :
À cette époque, on s’entrainait dans un local en location. Le groupe était également composé d’un guitariste et d’un batteur. Après ça, il a fallu évoluer musicalement, et c’est vers 2007 que l’informatique interviendra dans mon cursus : je comprends alors de suite quels sont les besoins techniques du moment et je réalise alors mes premiers tracks dont un très bon « New Life » qui sortira plus tard (vers 2009) sur un label australien : Elektrax.
Mon set-up à ce moment était 100 % virtuel, mais j’utilisais déjà une interface DSP TC Electronic Powercore, avec toutes les licences du moment, dont le fameux Access Virus, B… c’était rare ! C’est là que la production en binôme avec ma femme, Karine, a commencé. Elle mixait partout à l’époque et moi je me concentrais exclusivement sur la production. On enchaîne les sorties de maxis sur le label Elektrax, dont « Sumer or love » ou encore « Blue Panda ».
L’année 2011 marque la sortie d’un maxi sur Interlabel avec Karine, et un projet en parallèle avec Michaël Manteca, sous l’appellation Dezax&K… En 2014, Karine a eu cette super idée de lancer notre propre label, Iced Records, qui devait à la base être axé Progressive House…
Aujourd’hui nous travaillons sur un tout nouveau projet, « Paraphonia », qui verra le jour très bientôt, avec un catalogue Techno basé sur notre nouvelle approche artistique, notamment celle de la synthèse modulaire.
Axel G. pour Klark D et LeDiscographe.fr
Très intéressant ton parcours ! Et d’où viennent tes influences musicales ? Des artistes que tu affectionnes tout particulièrement ?
J’ai toujours écouté de tout, tous styles confondus. Ça me permet d’élargir ma vision en termes de sonorités, mais je dois dire que mon premier coup de cœur avec la musique électronique date de 1992 : Unity Mixers, Patrick Samoy et Luc Rigaux… un duo de génies ! Par après, aux alentours de 93/94, Laurent Garnier, Xentrix, Danny Casseau… Des noms qui influencent ma musique : Deadmau5, Maceo Plex, Adam Beyer, Setaoc Mass, Pig & Dan, Richard Devine… la liste pourrait être longue (rires).
Iced Records : c’est un label que tu as monté avec ta femme, Miss Karine donc ? Tu peux nous parler de cette maison d’édition et de votre manière de travailler la musique électronique ?
Oui, en fait c’est l’idée de Karine, il a été lancé en 2014. Je dois dire que ça nous a véritablement permis de trouver notre signature sonore. J’entends parfois des gens qui disent en écoutant : « Ah tient, c’est du Iced »… (rires). Avec Karine, au studio, on écoute beaucoup de musique. Elle me fait écouter ses charts, on s’inspire et c’est parti ! Par contre, lorsque l’on fait de la musique avec le modulaire, je dois dire qu’on se retrouve souvent avec des sonorités auxquelles on ne pensait pas au départ…
Et justement, je m’excuse d’avance pour ma curiosité, je n’espère pas trop mal placée : j’ai toujours voulu savoir, c’est tout de même assez rare comme cas de figure : ça fait quoi de bosser, composer, et produire, avec sa chérie ? Ça doit être très intéressant artistiquement parlant, n’est-ce pas ?
Hahaha, oui c’est particulier ! Figure-toi qu’on est un peu comme le Ying et le Yang : elle a beaucoup d’idées et c’est parfois difficile de la suivre. Elle est plus rapide que moi, j’essaye de canaliser un peu toutes ses idées, au studio disons que je suis plus du côté « intello-électricien » (rires). J’aime bien me prendre la tête pour trifouiller le son.
Comptez-vous sortir du vinyle à l’avenir ? Si c’est le cas, je suis client d’office^^ !
On travaille sur ce nouveau projet qui verra le jour prochainement, « Paraphonia ». C’est exclusivement orienté Techno, avec nos machines modulaires. Nous allons sortir un E. P. en digital, et effectivement, le vinyle nous tentes beaucoup pour ce nouveau projet !
OK ; parlons hardware/software ! Ton setup c’est une grosse tuerie ! Tu peux nous en causer un peu, en faire l’inventaire (tout ça tout ça quoi) ?
Alors on tourne sous l’environnement Cubase avec la plupart des VST(s) actuels. J’ai plusieurs interfaces DSP pour les traitements, une TC Powercore 6000, une UAD quad PCI, et une Apollo Twin UAD qui vient compléter le tout en tant qu’interface audio. Avec ça on a acquis un Access Virus T.I.2, puis un Moog Sub37, et on va de plus en plus vers le modulaire. On a 4 box de 84 HP avec dedans une belle petite panoplie de VCO’s, etc.. Mon préféré est le E352 de chez Synthesis Technology, qui permet le morphing entre différentes formes d’ondes, dont des personnelles qui ont été ajoutées…
J’ai eu l’occasion de t’écouter dernièrement au travers de tes diverses publications Instagram et Facebook. J’aimerais en savoir plus : travailles-tu principalement sur la base de ton setup modulaire ? Tu peux nous parler un peu de ta manière de composer tes tracks ? Tes sons, tu les sculptes d’abord depuis ton patch modulaire, pour les envoyés ensuite, dans ta DAW ? Comment procèdes-tu sinon ? Tu séquences ton modulaire à l’aide de ta digitale audio workstation ?
Oui c’est un peu tout ça en fait : j’envoie du midi depuis ma DAW vers le modulaire, je peux envoyer plusieurs instances midi en même temps, puis après sculpture/recherche, lorsque j’obtiens un son plaisant, je vais l’enregistrer en tant que piste audio individuelle dans la DAW.
Je dois parfois enregistrer 10 fois la même piste, avec des variations différentes, afin d’être sûr d’avoir la matière première nécessaire pour la construction du track. En effet, sur un VST on retrouvera la plupart du temps tous les réglages après sauvegarde, mais pas sur le modulaire ! j’essaye en tout cas de faire presque tout au modulaire, que ce soit drums, bassline, synth…
Excellent ! Pour finir, un conseil à donner aux plus jeunes qui souhaite se lancer dans la musique électronique ? Un petit mot pour les lectrices et les lecteurs du Discographe ?
Le travail paye toujours ! Ne pas écouter constamment les conseils de telle ou telle personne, qui pourra potentiellement freiner la créativité… Aussi parfois, on croit qu’une production n’est pas réellement finie (rire)… On veut tout le temps en rajouter, mais c’est inutile, le premier jet est souvent le meilleur !
Le mot de la fin ?
Peace, Love, Music… et Persévérance.
Et bien merci encore à toi, Axel, pour l’intérêt que tu as porté à cet entretien ; ce fut une très belle rencontre, et d’ailleurs, nous resterons en contact ! Les premiers tracks du projet Paraphonia arriveront sous peu, j’en ai personnellement eu la primeur (et c’est de la pure balle). Voilou, à très vite sur LeDiscographe.fr ! Peace !
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Klark D pour LeDiscographe.fr