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Interviews exclusives

[Benny la Malice] Entretien exclusif !

Petit label qui a su se faire sa place dans le paysage Techno français et même au-delà, Malice Recordz nous réserve encore quelques bonnes surprises. Benny la Malice, son fondateur, a gentiment accepté de répondre à nos questions.

Salut, Benny, et merci d’avoir accepté cette interview. Tout d’abord, pourrais-tu te présenter rapidement à nos lecteurs ? Qu’est-ce qui t’a amené à la musique électronique ?

Salut à vous, alors j’ai 32 ans et je viens de la Drome. Passionné de musique depuis tout petit, j’ai commencé à tapoter sur des synthétiseurs dès l’âge de 10-12 ans. Et pourtant, à cette époque, j’écoutais principalement du Métal et du punk (je jouais du Iron Maiden au synthé^^). Vers l’âge de 15 ans, je me suis mis à fond dans la guitare avec comme références Metallica, Sepultura, Korn et bien d’autres. Je faisais partie de ces gens qui disaient que la musique électronique n’était pas de la musique parce qu’il n’y a pas d’instruments acoustiques : comme quoi, tout change !

Deux ans après, soirée bien arrosée chez un ami et là : un disque de Micropoint [Neurophonie] tourne… et j’ai pris une grosse tarte. J’ai direct emprunté le disque et ça a été une révélation. S’en est suivi ma 1re Free Party et 2ème révélation : une musique, un mouvement. Je suis tout de suite tombé amoureux de tout ça et j’ai commencé à laisser tomber ma guitare pour me mettre à mixer et créer sur MC 909 (Roland). La suite, une dizaine d’années de Free avec le Sound System Pafutek, plein de vinyles, plein de morceaux et la création d’un label !

Génial ! Créer et gérer un label, ce ne sont pas forcément des choses évidentes (pressage, distribution, etc.). Qu’est-ce qui t’a motivé à lancer le tien ?

Oui c’est sur, il y a une marche à suivre, après une fois qu’on la connaît ce n’est pas si compliqué. C’est surtout un investissement qu’il est de plus en plus difficile d’amortir ! J’ai créé Malice Recordz en 2012 et la différence avec cette époque est déjà flagrante : le vinyle se vendait beaucoup mieux à cette période qu’aujourd’hui. On ne s’y retrouve pas toujours financièrement, mais on le sait quand on fait du vinyle, c’est juste une passion et si on veut faire de l’argent, ce n’est pas vers la musique qu’il faut se tourner.

Ce qui m’a motivé à lancer mon label, c’est la non-sortie de l’un de mes morceaux. En fait en 2012 je devais sortir mon track << Pafutek Style >> sur Chapati Express (label Toon’z Shop), mais beaucoup d’attente, de rectifications et au bout d’un moment j’en ai eu marre et je me suis dit : « pourquoi ne pas créer le mien et être totalement libre ? »

Libre de me produire et libre de faire découvrir les artistes qui me font vibrer. Voilà tout simplement !

Benny La Malice interviewé par Rog, pour LeDiscographe.fr
Toutes tes productions sont au format vinyle. À l’époque du tout numérique (ou presque), est-ce un parti pris de ne lancer aucune sortie au format digital ? Comment vois-tu l’avenir du vinyle ?

Alors je rectifie : Malice Recordz fait aussi du digital (Discogs m’a menti^^ NDLR). Des exclus digitales au nombre de 9, dispos sur Beatport (et autres), avec du beau monde comme Moshe Galactik, Peuch, Koshka, S3, Explicit Illicit, Ozz et bien d’autres, je vous invite à y jeter un coup d’œil. Après c’est vrai que le nerf de Malice Recordz c’est le vinyle. J’espère que cela restera le cas encore longtemps. J’ai un Traktor avec mes vinyles codés pour mixer d’autres styles musicaux, mais je reste un adepte du vinyle pour tout ce qui tourne autour de la Techno.

Le vinyle c’est un objet, un apprentissage (comme un instrument), et un son. Le digital amène beaucoup de choses intéressantes dans le mix aujourd’hui et j’en suis conscient, mais pour ma part, le vinyle restera toujours la véritable base du Djing.

Benny La Malice interviewé par Rog, pour LeDiscographe.fr

Je regrette tellement l’époque où l’on passait des heures chez un disquaire avec 20 balles en poche : on repartait avec 1 ou 2 skeuds… Le vinyle en tant qu’objet a un avenir, par contre, l’avenir du Djing vinyle me paraît plus sombre. On voit bien que le disque revient depuis quelque temps comme support d’écoute dans son salon ou autre ; il suffit de voir le nombre d’artistes et de groupes qui sortent aujourd’hui leur EP ou album au format vinyle… Le rayon disque des fnacs (par exemple) est revenu. Mais nous ne sommes plus dans l’optique du Djing, plutôt celle de l’écoute.

Les disquaires spécialisés pour DJs se font de plus en plus rares et ne parlons pas de DJ en musiques électroniques. Dans ce milieu, le vinyle laisse de plus en plus place au digital : malheureusement c’est la réalité… et les gens qui continuent à jouer vinyles sont de moins en moins nombreux (en France en tout cas).

Donc l’avenir du vinyle ? Je pense qu’il y en aura toujours un, mais qu’il sera réservé à une minorité ; il y aura toujours des puristes qui voudront apprendre l’art du mix : ces heures passées à « limer des disques », à fouiner pour trouver LE skeud, et heureusement, car je trouve cela tellement plus excitant que de cliquer sur un lien pour télécharger un morceau et le stocker sur son disque dur. Nous verrons bien, mais je sais que nous sommes pas mal à vouloir faire perdurer le disque vinyle !

Comment choisis-tu les artistes avec qui tu travailles ?

Pas vraiment de règle(s), ça peut être une démo qu’on m’envoie, tout comme un artiste découvert complètement par hasard. Il suffit que je prenne une claque sur un morceau pour que je contacte l’artiste. Tout se fait assez naturellement.

Une petite description de ton setup ? Plutôt hardware ou software ?

Pour la production je suis plutôt axé softwares avec des éléments hardware en plus. Je bosse sur Ableton Live et Maschine Studio, une APC40, un synthé Moog Minitaur pour mes bassline et un Jomox M base 11 pour mes kicks. Et pour le Djing j’ai une paire de platines Sync et une Ecler Nuo 3.

Et pour finir, le petit quiz musical ! 🙂

Un morceau pour bien commencer la journée ? → Swift Guad — Narvalo
Un morceau après une bonne journée de Snow ? → Stand high Patrol — Brest Day
Un morceau pour retourner le Dancefloor ? → Mr Oizo — vous êtes des animaux (ça marche à tous les coups !)
LE morceau qui représente la techno pour toi ? → Laurent Garnier — Crispy Bacon
Un morceau que tu aimerais avoir sur ton label ? → Un morceau que j’aurais toujours aimé avoir sur mon label sera disponible sur le MR 10, et sinon c’est Acid Bass de Audioflow.

Encore un grand merci pour le temps que tu nous as accordé, on te souhaite un maximum de réussite pour la suite !

Musicalement,

Rog

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Klark D pour LeDiscographe.fr

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    2 Comments

    • Reply
      Goretek
      février 27, 2020 at 7:50 am

      Oui Malice Records : j’ai quelques vinyles de ce label ! C’est de la bonne Dark techno dans l’ensemble..

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